Devoro caro humana
 ergo sum?

Depuis ma dĂ©couverte du concept du zombi, j’ai dĂ©veloppĂ© une fascination pour les hordes, l’apocalypse, et tout ce qui concerne la survie dans le cas oĂč cela surviendrait. Petite, je me jetais sur tout un tas de livres que ma Maman gardait sous la main (elle semblait avoir une passion pour le surnaturel, elle aussi, et surtout le paranormal et la vie aprĂšs la mort), et je me dĂ©lectais des histoires de monstres


Pour autant, je n’avais jamais Ă©tĂ© trĂšs enthousiastes des premiĂšres formes de zombis que j’ai rencontrĂ©es—celles du vaudou, qui sont des cadavres rĂ©animĂ©s (ou peut-ĂȘtre tout simplement des gens pas morts qui ont Ă©tĂ© droguĂ©s pour dĂ©truire leur conscience, enterrĂ©s puis dĂ©terrĂ©s Ă  nouveau?). Cela les rendrait corvĂ©ables Ă  merci, des victimes inconscientes de leur propre esclavage. Personnellement, ce concept ne me plait pas. C’est trop rĂ©el et affreux pour me convenir. Niet. Je passe.

Ceux que j’aime, ce sont les zombis “surnaturels”. Les cadavres qui reviennent Ă  la vie, par une drogue, un virus, magie, ou toute autre procĂ©dĂ© inexpliquĂ©.

Jeune adulte, je faisais des plans dans ma tĂȘte. Si demain il y avait une apocalypse zombi, qu’est-ce que je pourrais bien faire pour m’en sortir?

Je ne sais pas si c’est un truc de neuroatypique, ou si ça vous le fait aussi
 mais les personnages dans les films, les sĂ©ries TV et les romans, m’agacent toujours fortement. Ils font des choix de merde, se mettent dans des situations dangereuses, ne pensent qu’à leur pomme et, au final, pĂ©rissent ou font pĂ©rir les gens autour d’eux.

Et en 2007, cette bĂ©dĂ© de Boulet m’avait rassurĂ©e (Boulet, l’homme que j’aurais tentĂ© d’épouser (Ă  son insu) si je n’avais pas rencontrĂ© mon cher et tendre Ă©pouxe actuel—oui moi aussi j’ai une passion pour les roux, proute, voilĂ ).

Oui! Soulagement! Les geeks et les nerds sauraient nous sortir de cette panade!

Et puis on a eu le Covid, et ça a totalement changĂ© mon opinion sur notre survivabilitĂ©. On est fichus. En fait, c’est bien beau de se bercer d’illusions, mais dans un monde oĂč il y a des je-m’en-foutistes, des complotistes
 ce n’est pas une poignĂ©e de geeks et de neuroatypiques qui pourront rĂ©ellement renverser une situation. Survivre, peut-ĂȘtre pour une poignĂ©e perdus au fin fond de la montagne
 mais rĂ©tablir une sociĂ©tĂ©? Je n’y crois plus.

Quiconque a lu The Zombie Survival Guide de Max Brooks a une meilleure chance de survie que les autres. Les ressources sur le sujet font foison, mĂȘme si toutes les opinions ne sont pas toujours en accord.

Ici, je ne vous prĂ©senterai que les miennes. Elles diffĂšreront trĂšs probablement de celles que vous avez entendu jusqu’ici, ou mĂȘme des vĂŽtres
 et c’est okay! C’est juste une corde de plus Ă  votre arc des possibles. Juste un son de plus Ă  ajouter Ă  la musique de vos histoires. Quelques infos croustillantes de plus Ă  exploiter Ă  votre table.

On part déjà perdants?

Il y a quelques temps, les zombis Ă©taient encore des machins lents et bĂȘtes qui avançaient pas assez vite pour ĂȘtre vraiment difficiles Ă  Ă©viter. C’est surtout leur nombre qui pouvait devenir dangereux—mais en allant Ă  des endroits peu peuplĂ©s, on pouvait avoir une chance.

De nos jours, ces zombiscargots-lĂ , je ne crois pas une seconde que l’armĂ©e aurait un souci quelconque Ă  redresser la situation (probablement pas immĂ©diatement, et probablement en bousillant au passage un paquet d’innocents, mais
 euh
 “il faut ce qu’il faut”? Horreur).

Les zombis lents n’ont aucune chance contre l’humanitĂ©. Les gens iraient probablement mĂȘme les chasser, pour le sport. L’ĂȘtre humain a l’expĂ©rience nĂ©cessaire pour combattre les ennemis qui n’ont que leurs muscles comme arme. Il suffirait, par exemple, d’y aller avec une armure intĂ©grale. N’importe quelle arme tranchante ou contondante serait alors supĂ©rieure aux zombis, et on a des armes Ă  feu automatiques, des missiles, des explosifs, des bombes nuclĂ©aires…

Ils sont incapables d’utiliser des armes, des vĂ©hicules, de stratĂ©gifier, de penser Ă  porter des protections, d’agir Ă  plusieurs
 Le fait de n’avoir aucune crainte, de ne pas ressentir la douleur, d’ĂȘtre nombreux, n’est pas suffisant pour l’emporter. Ça ne fait pas des zombis de bons combattants.

En plus, ce ne sont au final que des cadavres—leurs yeux vont pourrir rapidement, les laissant aveugles, et leur corps va suivre pas longtemps aprĂšs. Les insectes, les rats, les oiseaux qui se nourrissent de charogne, tout le microcosme qui se nourrit de chairs mortes en gĂ©nĂ©ral, va leur sauter dessus et les faire disparaitre rapidou-prestou.

Mais maintenant, dans les nouveaux films et sĂ©ries TV, on les voit courir comme des dĂ©ratĂ©s. Ils n’ont ni faim, ni soif. Ils ne ressentent pas la fatigue. Ils sont plus malins. Probablement qu’ils rĂ©gĂ©nĂšrent, aussi. C’est le merdier.

Ne vous mĂ©prenez pas: j’adore voir tout ça, bien fougnĂ©e dans mon lit, tranquilloute, avec un petit thĂ© et des croustis! Hors de question de cracher sur un bon petit Train to Busan, ou un All of Us Are Dead. D’ailleurs, je suis hyper friande de films de jombis CorĂ©ens—(Ă  prononcer “tchoumbizes”, si je me trompe je ne veux pas le savoir!)—que trouve merveilleusement bien faits et rythmĂ©s.

Mais si ça devait nous arriver en vrai? Nope! Je suis pas d’accord! Rendez-moi immĂ©diatement nos bons vieux zombis con-cons qui font du deux Ă  l’heure et qui n’ont aucun instinct de conservation.

Et ne parlons mĂȘme pas des zombis d’élite avec des super-pouvoirs qu’ils nous ont sortis rĂ©cemment. Alors, okay, je comprends que c’est sympa pour les films, les jeux vidĂ©os, etc., mais moi j’ai pas envie d’avoir Ă  courir plus vite que le chien zombi, ou d’avoir Ă  rouler-bouler (en beuglant “esquive! esquive!” pour la motivation) pour Ă©viter le zombi qui crache de l’acide en guise de dĂ©gobi. J’étais dĂ©jĂ  traumatisĂ©e Ă  l’idĂ©e de Marvel Zombies, mais maintenant ça transpire partout dans nos chouchouxes culturels, et jusque dans les jeux vidĂ©os (State of Decay 2, Left 4 Dead).

J’étais bien moins inquiĂšte en jouant Ă  Minecraft ou Ă  Plants vs. Zombies! Ça m’allait bien, Ă  moi, de niquer du zonzon grĂące au soleil ou en lançant des petits pois.

Mais mĂȘme dans les jeux vidĂ©os oĂč les zombies restent plus ou moins “normaux” (de la façon Ă  laquelle j’ai Ă©tĂ© accoutumĂ©e, disons), ça commence mal.

Dans Project Zomboid—un des meilleurs jeux de zombis de ces derniĂšres annĂ©es—mĂȘme l’intro finit par les mots “This is how you died” (”C’est comme ça que tu es mort·e”). Avant mĂȘme que tu aies fait un seul pas avec ton personnage, tu sais dĂ©jĂ  que tu as aucune chance (et oui, en effet, je suis morte d’innombrables fois dans ce jeu
 c’est ptĂȘt juste moi qui suis pas douĂ©e, cela dit!).

Il y a les hordes (dans 7 Days to Die, par exemple), comme dans The Walking Dead—partant tous dans le mĂȘme sens, comme les oiseaux lors d’une migration, et exterminant toute vie humaine sur leur passage.

Ensuite, il y a les zombis “parasites” Ă  la The Last of Us. Ceux-lĂ  ont Ă©tĂ© pourris par des champignons, pas merci les balades en forĂȘt!

Ils sont tous reliĂ©s, tous connectĂ©s les uns aux autres comme les membres d’une ruche. Y’en a un qui t’a repĂ©rĂ©? Tous les autres rappliquent.

Alors, certes, dans ce cas-lĂ , si je devais parcourir la pampa avec Pedro Pascal Ă  mon bras, ça serait un tout petit peu moins pĂ©nible de devoir gĂ©rer l’apocalypse zombi que toute seule, mais bon.

Je suis casaniĂšre, moi. Je prĂ©fĂšre tenter ma chance, enfermĂ©e dans mon petit chez-moi cozy Ă  moi que j’ai, avec les gens que j’aime, dans la discrĂ©tion la plus totale.

On aurait de bonnes chances de survie, en plus. Lors du Covid, j’avais assez dans mes placards pour nous faire tenir quelques semaines tranquillement avant de manquer d’approvisionnement. Le seul truc, c’est que mon Ă©pouxe devrait apprendre Ă  pĂ©ter plus discrĂštement. Puni de fayots!

Mes zombis, d’hier à aujourd’hui

Je vais vous parler aujourd’hui de mes zonzons à moi que j’aime.

Certes, je les aime, mais pas au point d’aller leur faire des mamours. Je laisse ça Ă  la jeune actrice dans Warm Bodies—elle a quand mĂȘme bien du mĂ©rite, avouons.

Certains de ces Ă©lĂ©ments de culture—les plus connus—on va passer dessus parce que vous les connaissez sĂ»rement dĂ©jĂ  et vous avez autre chose Ă  faire. Mais j’ai quelques petites gemmes que j’ai envie de partager, et si jamais vous les connaissez aussi
 on va ĂȘtre copains/copines!

Mention particuliĂšre pour Anna and the Apocalypse, qu’on a vu en fin d’annĂ©e derniĂšre. Je suis une grande fan de comĂ©dies musicales, et alors que je m’attendais Ă  bien aimer mais ne pas forcĂ©ment ĂȘtre emportĂ©e par l’histoire, j’ai regrettĂ© de ne pas l’avoir vu plus tĂŽt!

Mais mon meilleur pari pour l’horreur, et les zombis en gĂ©nĂ©ral, c’est Ă  Dylan Dog que je le dois.

Je ne suis plus tout Ă  fait sĂ»re de ma premiĂšre “vraie” expĂ©rience avec les zombis, mais je crois que c’était dans un de mes fumetti de Dylan Dog, Ă  l’adolescence. Je connaissais le concept des zombis avant, bien sĂ»r, mais c’est la premiĂšre fois qu’ils ont agrippĂ© mon cƓur.

J’avais pris Italien en langue vivante 3, et j’avais eu la chance d’aller une semaine Ă  Rome chez un correspondant. Il m’avait offert quelques Dylan Dog, Nathan Never et Martin MystĂšre, qui sont toutes des bĂ©dĂ©s italiennes—sans savoir que j’étais friande de monstres et d’histoires d’épouvante.

Ceux qui connaissent un peu Dylan Dog connaissent aussi certainement Cemetary Man (Dellamorte Dellamore), ce film avec Rupert Everett qui tue les morts rĂ©cemment enterrĂ©s qui reviennent Ă  la vie la nuit dans le cimetiĂšre dont il s’occupe


Cela fait partie de l’univers de Dylan Dog, mais saviez-vous que ce personnage (dans le film et dans le fumetto) n’est *pas* Dylan Dog?

Il s’appelle Francesco Dellamorte, et est apparu dans une des histoires de Dylan Dog, nommĂ©e Orrore Nero, et parue en 1998.

On peut se tromper facilement, car les deux ont des points communs:

  • Dellamorte reconstruit un crĂąne-puzzle, Dylan construit un bateau en bouteille,
  • Ils disent tous les deux “Giuda Ballerino!” quand ils sont surpris ou embĂȘtĂ©s,
  • Ils ont tous les deux un acolyte (Groucho pour Dylan, Gnaghi pour Francesco Dellamorte),
  • Ils se battent tous les deux contre des monstres sans mĂȘme ĂȘtre Ă©tonnĂ©s de leur existence.

Ils sont dans le mĂȘme univers, mais sont bien deux personnages diffĂ©rents


Et ils ont tout de mĂȘme pris Rupert Everett (qui a inspirĂ© le character design de Dylan Dog) pour jouer Francesco Dellamorte


Les sales! Tout pour nous enduire d’erreur!

Pour la petite anecdote, Ă  l’époque je ne connaissais pas l’existence de Rupert Everett
 et j’avais Ă©tĂ© Ă©bahie par le fait qu’ils aient trouvĂ© un acteur tellement ressemblant. DĂ©cĂ©dance de rire et de honte Ă  la fois! 🙂

On reviendra Ă  Dylan Dog plus tard, promis, parce que le point de vue dans cet univers fait partie du sujet que j’ai envie d’aborder dans cet article—Dylan Dog et ses zombis inhabituels—, mais avant j’ai aussi envie de vous parler de tout ce qui me trotte par la tĂȘte quand je pense aux zombis dans la culture.

DĂ©jĂ , ceux dans les comics, en passant de Marvel Zombies Ă  The Walking Dead
 jusqu’à Blackgas par Warren Ellis (qui m’avait laissĂ© une sensation d’effroi terrible Ă  sa lecture). Des zombis conscients de leur Ă©tat, horrifiĂ©s de ce qu’ils font sans pouvoir s’en empĂȘcher.

Je suis terrifiĂ©e Ă  la perspective que l’homme, finalement, est plus dangereux pour ses semblables que les hordes de morts-vivants.

Simetierre, dans un autre style de retour de morts-vivants, est une des lectures qui a marquĂ© ma jeunesse. Dans ce roman de Stephen King, pas de patient zĂ©ro, pas d’infection
 mais un genre d’infection mentale qui pousse les personnes en deuil Ă  tenter encore et encore de ramener Ă  la vie les personnes qu’ils ont perdu.

Il va sans dire que, aprĂšs avoir baignĂ© dans tout ça, j’étais obsĂ©dĂ©e par les plans pour survivre en cas d’apocalypse zombi.

L’apocalypse zombi est là, qu’est-ce que je fais maintenant?

On a tous des idĂ©es diffĂ©rentes Ă  propos de l’apocalypse zombi. Y’a les gens qui y vont au bec de corbin (*wink wink Karousine*), et ceux qui y vont Ă  la tronçonneuse. Y’a les gens qui vont filer au supermarchĂ©, et ceux qui vont aller crapahuter dans la montagne. Y’a ceux qui vont faire confiance Ă  leur cardio, et ceux qui vont sortir en van comme l’Agence Tous Risques.

Et vous, vous choisiriez quoi?

Je vais partager mes propres choix avec vous, sachant qu’ils ont beaucoup Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es avec mon Ă©tat de santĂ©.

Mon arme de prédilection

Je choisis les piĂšges. AprĂšs tout, les zombis n’ont aucun sens d’auto-prĂ©servation. Les faire tomber dans un trou, ou les coincer derriĂšre une barriĂšre, et les niquer Ă  distance? Yes.

Mon mode de transport

Pendant longtemps, je me disais que je choisirais la discrĂ©tion. À pied, ou bien en vĂ©lo.

Mais vu comment je me suis ramassĂ©e et niquĂ© le bras immĂ©diatement l’autre jour en rollers, peut-ĂȘtre qu’un autre mode de transport serait plus judicieux (et me permettrait au passage d’embarquer les gens que j’aime).

Alors aujourd’hui, je choisirais le camping car. Certes, je n’ai ni mon permis, ni l’expĂ©rience de conduire, mais je suppose que s’il fallait, j’apprendrais vite—aprĂšs tout, le danger ne viendrait plus des autres conducteurs, mais des zombis. AprĂšs avoir regardĂ© un paquet de vidĂ©os sur la van life, ouais, ça serait le plus pratique. On pourrait aller Ă  droite Ă  gauche dans un meilleur confort, on pourrait transporter plus de ressources
 et ça nous permettrait d’avoir un toit sur nos tĂȘte ce faisant.

Mon QG

Je vous dirais bien “mon chez-moi” mais avec nos baies vitrĂ©es, ça serait ptĂȘt pas hyper judicieux. Si d’autres choisiraient d’aller immĂ©diatement au supermarchĂ©, perso j’irais bien dans une bibliothĂšque. DĂ©jĂ , on est pas supposĂ© y faire du bruit, du coup on y attirerait pas les zombis (la ruse!). Et puis c’est le meilleur pari pour trouver des informations pour reconstruire une civilisation—mĂȘme toute petite dans l’enceinte de la bibli.

On s’y ennuierait pas, y’aurait toujours de quoi lire, et la perspective de mourir entourĂ©s de plus de livres qui que ce soit d’autre
 y’a pire!

Si en plus y’avait un toit oĂč on pourrait faire pousser des lĂ©gumes discrĂ©tos, ça serait top moumoute.

Les meilleures possibilités de réussite pour moi

Contre une apocalypse zombi, je ne me vois ni combattre, ni fuir. En deux minutes, je me fais rattraper et ronger les orteils—j’aimerais autant pas.

Alors voici mes compétences et mes avantages, ceux qui je pense me serviraient le plus:

  • ma discrĂ©tion—je suis sĂ»re qu’en cas d’apocalypse zombi, je saurais m’empĂȘcher de beugler mes chansons prĂ©fĂ©rĂ©es Ă  tue-tĂȘte.
  • mes capacitĂ©s Ă  apprendre—je suis une jack of all trades, je suis capable de trouver des solutions pour tout si je suis bien motivĂ©e.
  • ma parentalité—aprĂšs avoir passĂ© des annĂ©es Ă  devoir surveiller deux merdlings qui se foutaient en danger toutes les cinq minutes, j’ai un sixiĂšme sens d’alerte qui me permet de prĂ©voir tout ce qui pourrait mal se passer (dans Destination Finale, la Mort peut aller se faire voir, je prĂ©vois tout)

  • mes traumatismes passĂ©s—aprĂšs tout ce que j’ai vĂ©cu Ă  la merci des personnes toxiques, j’ai dĂ©veloppĂ© une paranoĂŻa qui au final m’a toujours servi Ă  anticiper les problĂšmes. J’ai toujours six coups d’avance, parce que je sais que la personne toxique en a cinq.
  • mon amour sans fin pour ma famille—qui me ferait soulever autant de montagnes que nĂ©cessaire.

Alors certes, je ne sais pas tirer Ă  l’arc, je ne sais pas faire des explosifs, je ne peux pas rivaliser avec les gangs qui vont se battre avec les zombis et les humains, prenant les rues d’assaut
 mais je sais vivre une vie pĂ©pĂšre, discrĂšte, de recherche et d’empathie, et d’amour.

Je pense que c’est mon meilleur pari.

Les humains ne sont pas tous prĂȘts Ă  survivre

Sans compter le fait que l’homme est un loup pour l’homme, et que des factions vont rapidement se former autour des ressources pour les sĂ©curiser (et empĂȘcher les autres de les avoir, y’a qu’à voir la pĂ©nurie de PQ pendant le Covid)


Sans compter le fait que dĂ©jĂ , parmi les hommes, il y a des voleurs, violeurs, meurtriers
 qui vont pouvoir assouvir leurs pulsions dans un monde oĂč les autoritĂ©s sont occupĂ©es Ă  combattre l’apocalypse zombi


MĂȘme des gens comme vous et moi peuvent amener du danger pour les gens qui les entourent. Par inattention, par peur, par maladresse, par empathie mĂȘme parfois!

  • Jean-PiĂštre oublie de fermer le verrou de la maison, paf, les zombis rentrent comme chez eux,
  • Marie-FlĂ©trine ouvre la porte pour Ă©chapper aux zombis, se viande par terre au passage, et dĂ©termine le sort de toute la maisonnĂ©e qui va servir de collation aux zombis,
  • Jean-Tsouintsouin fait le con devant la Wii et envoie sa manette Ă  travers la fenĂȘtre, et zou, les zombis rappliquent pour jouer,
  • Marie-Glandue aime tellement sa famille que, mĂȘme zombifiĂ©e, elle la garde enchaĂźnĂ©e au radiateur de la salle de bain, qui n’est pas bien solide. Le prochain qui a une envie pressante va se transformer en soupe au caca pour zombis,
  • Jean-Niais s’est fait mordre le cul, mais il ne le dit Ă  personne, scellant au passage le destin de toute sa famille.

Parmi tous ces gens qui me font rager devant les films d’horreur, il y a aussi ceux qui jouent leur vie Ă  pile ou face. Sur une intuition Ă  la con, ils dĂ©cident de tenter un truc qui pourrait trĂšs probablement ne pas marcher,—comme prĂ©tendre d’ĂȘtre un zombi pour passer inaperçu. Genre, t’as fait des recherches ou t’as sorti ça de ton tutu?

Je dirais bien, “bon dĂ©barras!”, s’ils ne foutaient pas tous les autres en danger au passage.

Les types de zombis

Forcément, vous les connaissez!

Dites-moi si j’en ai oubliĂ© dans le lot!

Les zombis comme critique de la société

Bon, c’est pas moi qui ai inventĂ© le concept du zombi comme critique de la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque, hein. Ça a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© en long, en large, et en travers.

Ces oeuvres soulignent les peurs populaires du moment oĂč les oeuvres sont crĂ©es. De la peur de l’esclavage Ă©ternel avec les zombis HaĂŻtiens, aux zombis crĂ©Ă©s avec la science par les Communistes ou les Nazis, en passant par la critique de la sociĂ©tĂ© de consommation dans Dawn of the Dead (1978)


Dans les films de zombis, on passe du gore absolu Ă  des histoires absurdes, voire mĂȘme drĂŽles, mais ils sont gĂ©nĂ©ralement ancrĂ©s dans leur pĂ©riode.

Plus récemment, ce sont les peurs des maladies hautement transmissibles qui ont influencé les histoires de zombis. Ebola, la grippe aviaire
 le Covid?

Amour et cannibalisme

Du coup, avec la rĂ©cente sortie de la sĂ©rie TV Dahmer sur Netflix, on peut aussi s’interroger sur la critique sociale du cannibalisme, avec une petite tranche de zombi bien croustillante sur la mĂȘme assiette.

Exocannibalisme et endocannibalisme

L’exocannibalisme est l’acte de tuer un Ă©tranger pour le manger. L’endocannibalisme, au contraire, est une pratique oĂč un membre de son propre clan est consommĂ© aprĂšs son dĂ©cĂšs.

Les zombis ne s’attaquant pas entre eux (gĂ©nĂ©ralement), dans leurs cas ce serait donc de l’exocannibalisme.

Je passe sur toutes les maladies qu’on peut choper quand est antropophage, il y en a plein et c’est plutĂŽt cracra—gardons un peu de santĂ© mentale pour parler de Dahmer tout Ă  l’heure.

La fonction sociale du cannibalisme

Ce qu’on a appris de la prĂ©histoire, c’est que la viande humaine apporte peu au niveau de la nutrition. C’est donc peu avantageux de chasser un humain (ou d’attendre qu’un d’entre eux soit mort) pour se nourrir, au lieu d’aller chasser un mammouth qui pourrait nourrir tout le monde pendant un mois. Les humains sont plus malins que les animaux, et donc plus difficiles Ă  attraper. La quantitĂ© de chair humaine ne suffirait pas Ă  nourrir une tribu.

Les fossiles retrouvĂ©s chez les NĂ©anderthaliens et les *Homo Sapiens* ne portaient pas ou peu d’actes de violence, laissant penser que ce sont peut-ĂȘtre majoritairement des rites funĂ©raires qui se pratiquaient, dans des cas d’endocannibalisme. Cela dit, cela ne se limite pas Ă  la prĂ©histoire, et on retrouve encore aujourd’hui certaines de ces pratiques chez certaines populations, notamment en OcĂ©anie.

Certains mangent leurs ennemis, d’autres mangent leurs morts pour en retenir la force, l’esprit, ou la sagesse.

Pour faire un parallĂšle (peut-ĂȘtre malheureux) avec Dune, oĂč les Fremens utilisent les divers fluides des corps des morts pour augmenter leurs ressources, peut-ĂȘtre la consommation de viande humaine Ă©tait-t-elle avant tout une alternative Ă  une pĂ©riode de disette oĂč il y avait peu de gibier Ă  chasser, ou peut-ĂȘtre avait-elle une raison plus spirituelle.

Le cannibalisme et le sexe

Le fait de manger ou d’ĂȘtre mangĂ© est aussi une paraphilie—un fantasme sexuel se rapprochant du cannibalisme. La personne vorarephile peut ĂȘtre soit le prĂ©dateur (la personne qui mange l’autre), la proie (la personne qui a le dĂ©sir d’ĂȘtre mangĂ©e), ou un observateur (qui veut assister Ă  l’acte d’une personne en mangeant une autre).

Je ne suis pas pour le kinkshaming, mais franchement, merci, mais ça sera sans moi!

L’affaire Dahmer

Jeffrey Dahmer n’était pas seulement un tueur en sĂ©rie, c’était aussi un cannibale qui essayait de transformer ses victimes en zombis.

Il faisait un trou dans leur crĂąne pour verser de l’acide chlorhydrique sur leur lobe frontal, afin d’induire un Ă©tat de “zombification” et de les rĂ©duire Ă  l’état d’esclaves.

Lorsque, Ă©videmment, ses expĂ©riences rataient, il les dĂ©membrait, les stockait dans son rĂ©frigĂ©rateur, et mangeait mĂȘme parfois leur chair.

Encore une fois, on voit que les zombis et le cannibalisme sont fortement liĂ©s, mĂȘme s’ils ne se manifestent pas dans le mĂȘme corps.

Impossible d’ĂȘtre sĂ»rs de ce qui a poussĂ© Jeffrey Dahmer Ă  ces actes ignobles. Dans la sĂ©rie, ils font allusion Ă  l’abandon de Jeffrey par sa mĂšre Ă  un jeune Ăąge, qui l’aurait poussĂ© Ă  avoir des angoisses concernant l’abandon.

Il y est aussi posĂ© la question de si c’est hĂ©rĂ©ditaire, car son pĂšre aurait dit lors de conversations tĂ©lĂ©phoniques avec son fils que lui aussi avait des pulsions Ă©tranges quand il Ă©tait jeune. On ne sait pas s’il n’a pas rĂ©alisĂ© ces fantasmes, ou s’il n’a tout simplement pas Ă©tĂ© pris.

Enfin, il est évoqué son hobby: la taxidermie.

Peut-ĂȘtre tout ceci a-t-il eu une influence sur Dahmer. Mais il raconta lui-mĂȘme que ses pulsions venaient surtout de ses obsessions Ă  propos de certaines personnes. Il Ă©tait emportĂ© par ses pulsions meurtriĂšres, par un dĂ©sir incessant d’ĂȘtre avec quelqu’un pour toujours, quel qu’en soit le prix.

On peut se poser la question de si, dans son esprit dĂ©rangĂ©, cela Ă©tait ce qui se rapprochait le plus de l’amour pour lui.

Les différents types de cannibalisme

Au fil du temps, de nombreuses formes de cannibalisme ont été étudiées:

  • le cannibalisme de survie—dans des circonstances exceptionnelles, afin de survivre,
  • le cannibalisme psychopathologique—des personnes atteintes de pulsions cannibales, probablement dues Ă  des problĂšmes mentaux,
  • le cannibalisme sacrificiel—la victime est soumise Ă  des rites complexes avant d’ĂȘtre tuĂ©e et consommĂ©e,
  • le cannibalisme mĂ©dical—accompagnĂ© de croyances que l’absorption de certains organes aura des consĂ©quences curatives,
  • le cannibalisme funĂ©raire—oĂč un proche ou un alliĂ© dĂ©funt est consommĂ©,
  • le cannibalisme guerrier—oĂč un ennemi tuĂ© au combat est ingĂ©rĂ©,
  • l’auto-cannibalisme—avec des personnes qui souhaitent manger des parties de leur propre corps,
  • le cannibalisme involontaire—oĂč la personne mangeant de la chair humaine n’est pas consciente de ce qui se passe,
  • le cannibalisme “magique”—dans la religion chrĂ©tienne, l’acte de transubstantiation oĂč on mange le corps de JĂ©sus-Christ en mangeant l’hostie, et on boit son sang en buvant le vin de messe.

Et ici se pose une question d’éthique. Peut-il y avoir des diffĂ©rences dans les critĂšres moraux quand il s’agit de consommer de la chair humaine?

Peut-on y rĂ©flĂ©chir selon la Doctrine du double effet? Y a-t-il du coup des formes de cannibalisme “excusables”?

Est-ce plus ou moins grave selon les circonstances? Selon si la personne est toujours vivante et doit ĂȘtre tuĂ©e, ou si ce cannibalisme est rĂ©alisĂ© sur une personne dĂ©jĂ  morte? Ou est-ce toujours un acte ignoble?

Si on pouvait crĂ©er de la chair humaine par le biais de la technologie, serait-il okay de manger des burgers d’humains?

Le cannibalisme est-il diffĂ©rent de l’amour?

Selon mes recherches, les pulsions cannibales seraient “normales”. Elles rĂ©vĂšlent une recherche de lien affectif.

Nous avons envie de serrer trĂšs fort contre nous, voire mĂȘme de dĂ©vorer ce que nous trouvons attirant, ou mignon.

Cela a mĂȘme un nom: l’agression mignonne.

Une chercheuse en anthropologie biologique a conclu que chez les personnes qui ont portĂ© un enfant, l’odeur de leur bĂ©bĂ© stimule les mĂȘmes parties de leur cerveau que celles qui sont activĂ©es Ă  la consommation de leur plat prĂ©fĂ©rĂ©.

Entre adultes, la morsure peut ĂȘtre une violence affective, un Ă©quilibre entre le plaisir et la douleur. Ce n’est pas Ă©tonnant que, du coup, le vampire soit gĂ©nĂ©ralement dĂ©crit comme une crĂ©ature extrĂȘmement Ă©rotique.

Tout un champ lexical est vouĂ© Ă  l’amour et au cannibalisme—”t’es Ă  croquer”, “je te bouffe”, “on en mangerait”, “une passion dĂ©vorante”, “une personne exquise”, “bon comme du bon pain”…

Cannibalisme d’automne par Salvador Dali

Face Ă  certains sentiments forts, les ĂȘtres humains ont souvent une rĂ©action inattendue (comme pleurer de bonheur). Peut-ĂȘtre cela tĂ©moigne-t-il de l’envie de protĂ©ger ou de s’occuper de l’objet de cette agression mignonne?

Certains, cependant, dĂ©passent ce stade de la rĂ©action sans rĂ©elle consĂ©quence, du fantasme, ou du jeu Ă©rotique. Leur choix est d’engloutir, de faire disparaĂźtre l’autre. D’exterminer. On peut en conclure qu’à ce stade-lĂ , ce n’est plus une question d’amour.

Les zombis, c’est nous

Et on en vient enfin Ă  mon twist. Les zombis d’aujourd’hui sont aussi une critique de la sociĂ©tĂ© actuelle. Ils sont un concept qui se rĂ©pand de plus en plus. Une sociĂ©tĂ© de capitalisme, de sacrifice, de travail acharnĂ© avant tout. Faire passer la productivitĂ© avant la santĂ©, avant la joie, avant quoi que ce soit qui soit se rapproche d’un bonheur autre que financier.

Les zombis, ce sont les gens dans les files des administrations, attendant leur tour pour faire leurs démarches. Les zombis, ce sont les gens qui travaillent dans des emplois alimentaires qui ne les passionnent pas. Les zombis, ce sont tous ces gens qui vivent une vie morne et portent des masques.

Dans le fumetto Dylan Dog, le protagoniste est un anti-hĂ©ros qui est lĂ  pour proposer une critique sociale. TrĂšs souvent, les cauchemars et horreurs divers qu’il doit affronter ne sont qu’une hyperbole d’une vision dystopique de notre monde actuel.

Dans l’épisode La Sfida, le monstre n’est pas le conducteur du train, mais un tueur en sĂ©rie (qui a une ressemblance toute particuliĂšre avec Norman Bates). La jeune femme voit le conducteur tel qu’il est: un zombi.

Mais sa prĂ©occupation principale est d’échapper Ă  l’homme qui la pourchasse. Son Ă©change avec le zombi est tout Ă  fait normal: elle lui demande d’arrĂȘter le wagon, et le zombi lui explique qu’il ne peut pas le faire en dehors des stations.

En fait, dans cet Ă©pisode, le zombi est dĂ©peint comme Ă©tant la personne qui dĂ©tourne la tĂȘte face Ă  la violence faite Ă  autrui. La critique est claire: les gens ne se prĂ©occupent plus de leur prochain, et l’égoĂŻsme est le seul motif des actions des ĂȘtres humains. Ça serait pas un peu ça, la morale du capitalisme?

Dans l’épisode Vivono tra noi, on voit, en passant, les les morts-vivants qui vivent leur non-vie morne et plan-plan. Ils se lĂšvent le matin, partent travailler, discutent avec les collĂšgues, et rentrent chez eux le soir. Alors seulement, ils ĂŽtent leurs chaussures et font tomber leur masque, comme on retire son manteau Ă  la porte. Leurs discussions pourraient trĂšs bien ĂȘtre les mĂȘmes que vous avez le soir avec les personnes qui partagent votre vie.

Dans Dylan Dog, les zombis sont des ĂȘtres comme les autres, la seule diffĂ©rence Ă©tant qu’ils ne mangent pas comme les autres.

Il y a mĂȘme une dimension romantique du zombi, avec Morgana—une zombi belle et sensuelle qui ne se souvient pas d’ĂȘtre morte, dont le corps ne se dĂ©compose pas, et qui est mĂȘme capable d’aimer. C’est la seule zombi, d’ailleurs, qui n’est pas dessinĂ©e comme une morte-vivante.

Que faire pour Ă©viter de devenir un zombi?

Cette vision du zombi actuel, je l’ai vĂ©cue dans mes tripes toute ma jeunesse. Il fallait ĂȘtre toujours plus productif, toujours plus acharnĂ©, toujours plus “raisonnable”. Il fallait se sacrifier, ĂȘtre heureux d’avoir du taf, n’importe lequel, et serrer les dents.

Il fallait partir sous la pluie, dans le froid, prendre le bus pour aller au boulot, et passer la journĂ©e Ă  se retenir de pleurer. Pour Ă©chapper Ă  cette misĂšre Ă©motionnelle, il n’y avait que la dissociation: s’enfermer en soi, se dĂ©tacher d’une rĂ©alitĂ© Ă©motionnelle trop Ă©prouvante.

Ma situation a grandement Ă©volué—en bien.

Mais j’ai Ă©tĂ© un zombi, et je vous souhaite de ne pas en ĂȘtre (ou en devenir) un.

Éviter le mĂ©tro / boulot / dodo

Mon ex toxique me disait: “c’est fini pour nous maintenant,” (à 30 balais, hein), “maintenant c’est le tour des enfants”.

Alors, pas que je ne veuille pas que toutes les opportunitĂ©s s’agglutinent sur mes fils adorĂ©s ensoleillĂ©s au parfum de verveine auquel je suis accoutumĂ©e, mais je refuse que ma vie soit terminĂ©e Ă  30 ans. J’en ai aujourd’hui 48, et je la vis de la façon qui m’apporte le plus de joie.

 

Il n’est jamais trop tard pour changer de ligne. Il n’est jamais trop tard pour chercher un nouveau travail, commencer un nouvel hobby, trouver de nouveaux amis, se passionner pour de nouvelles choses.

C’est Confucius qui disait qu’on a tous deux vies—la seconde commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une.

Il n’est jamais trop tard pour vivre.

Cultiver notre humanité

DĂ©frichons notre vie. Plantons des graines de joie. Le mĂ©tro/boulot/dodo n’est pas une fatalitĂ©.

MĂȘme si on n’est pas toujours en mesure d’éviter un job alimentaire qu’on n’aime pas, notre vie n’est pas obligĂ©e de ne s’en tenir qu’à cela.

Cherchez le bonheur partout.

Étudier le dĂ©veloppement personnel

Pour pouvoir sortir de dĂ©cennies de matraquage, souvent par nos parents qui ne connaissaient pas d’alternatives, mais tout particuliĂšrement par la sociĂ©tĂ©, une dĂ©construction est nĂ©cessaire.

Seul le dĂ©veloppement personnel vous donnera des billes pour vous dĂ©faire des obligations que vous pensez avoir. Il suffit d’oser—et de faire le premier pas—pour pouvoir commencer Ă  voir la vie autrement.

Et Ă©videmment, Ă©viter d’aller rouler dans les zombis

Et vous allez me dire, “duh”, mais c’est pas forcĂ©ment Ă©vident!

Vous ĂȘtes lĂ , tranquillou, en train de jouer Ă  votre Xbox, et le voisin vient vous demander s’il peut vous emprunter une tasse de cerveau et deux Ɠufs pour son gĂąteau. Une seconde d’inattention parce que vous avez peur de vous faire one-shoter par Jean-Flaque, votre ennemi jurĂ© Ă  Fortnite, et hop, vous voilĂ  zonzonbifiĂ©.

Alors gare Ă  vos fesses (et vos cerveaux)!

Rajoutez du zonzon Ă  vos parties

“Bon, c’est pas tout ça mais on est lĂ  pour s’amuser, Nathalie, on en a rien Ă  battre de tes twists Ă  la con. Maintenant, aboule les idĂ©es ludiques pour notre table ou on arrĂȘte immĂ©diatement de respirer.”

Okay, calmez-vous les Soupalognon y croûtons. On y vient!

Accroches de scénars

N’hĂ©sitez pas Ă  les modifier, Ă  les faire vĂŽtres, pour qu’ils s’adaptent aux mieux Ă  l’univers que vous avez choisi pour votre table!

Howdy mate

Une apocalypse zombi sort de nulle part et semble se rĂ©pandre de façon homogĂšne tout autour de la planĂšte. Les seuls endroits Ă©pargnĂ©s sont l’Arctique et l’Antarctique, qui sont peu peuplĂ©es, et Ă©trangement: l’Australie.

Que va-t-il se passer quand le reste du monde va se prĂ©cipiter down under pour survivre? Quelles sont les trois raisons qui rentrent en synergie pour empĂȘcher l’apocalypse zombi en Australie?

Bonus pour les joueurs et joueuses qui font des références à la trilogie des films Crocodile Dundee.

It Follows

Cette apocalypse zombi est bizarre: il semble que les hordes de zombis ne s’en prennent qu’à une seule personne Ă  la fois. Une fois morte, la horde se dirige automatiquement sur une des personnes que la premiĂšre victime a connu, bien ou juste rencontrĂ©e en passant (Ă  une fĂȘte, par exemple).

Quel est le critĂšre de choix de la horde? Comment vivent les gens qui doivent s’habituer aux massacres autour d’eux? Comment cela est-il rapportĂ© dans les mĂ©dias? Quand le gouvernement se rend compte que seules quelques personnes sont ciblĂ©es, comment l’armĂ©e rĂ©agit-elle?

Blanche-Neige et les sept zombis

Au milieu de l’apocalypse zombi, vous tombez sur un enfant qui semble ĂȘtre non seulement Ă©pargnĂ©, mais aussi protĂ©gĂ© par une bande de zombis. Les hordes passent Ă  cĂŽtĂ© de l’enfant sans ĂȘtre menaçantes, mais ces sept zombis-lĂ  se regroupent autour de l’enfant et attaquent tout ce qui s’approche.

Pourquoi est-ce qu’une personne Ă©trangĂšre Ă  votre groupe et un personne parmi vos joueurs et joueuses trouvent, seuls, grĂące aux yeux de cette bande de zombis? Quels sont les enjeux de cette dĂ©couverte, et comment va-t-elle ĂȘtre exploitĂ©e?

Cocaine Zombies

Un groupe de malfrats se font une ligne de coke en dĂ©but de soirĂ©e. Celle-ci a Ă©tĂ© coupĂ©e de façon expĂ©rimentale avant qu’elle arrive sur le marchĂ©, et transforme ces malfrats en une bande de zombis. Ceux-ci partent Ă  la recherche, dans les rues de la ville, d’autres dealers de coke, dans une frĂ©nĂ©sie sanglante irrĂ©pressible.

Vos PJs travaillent de prÚs ou de loin avec la police, et sont déjà dans des planques pour faire de la surveillance, ou carrément infiltrés dans les gangs qui vendent la drogue dans la ville.

Les zombis ne s’en prenant qu’aux dealers et aux toxicomanes pour absorber toujours plus de cocaĂŻne, quel va ĂȘtre la dĂ©cision morale de vos joueurs et joueuses? Est-il Ă©thique de laisser la mafia de la drogue s’effondrer, mĂȘme si cela signifie de nombreuses morts au passage?

Et pourquoi le chef du dĂ©partement de la police insiste-t-il pour que les PJs se dirigent vers un autre bĂątiment, qu’ils n’avait encore jamais surveillĂ© auparavant?

PNJs inattendus

Voici deux PNJs que vous pourriez ajouter Ă  vos parties pour amuser (ou embĂȘter) vos PJs!

L’Impur

Dans un village, vos joueurs et joueuses apprennent qu’il va y avoir une cĂ©rĂ©monie sacrificielle qui, selon leurs connaissances, est non rĂ©glementĂ©e par les religions connues.

Une personne est sur le point d’ĂȘtre torturĂ©e, transpercĂ©e par des flĂšches, Ă©ventrĂ©e, dĂ©capitĂ©e, dĂ©membrĂ©e et brĂ»lĂ©e sur la place publique.

La personne qui tient le rĂŽle de leader religieux explique aux PJs, s’ils enquĂȘtent, que la personne qui va ĂȘtre sacrifiĂ©e est impure, et doit ĂȘtre exterminĂ©e dĂ©finitivement car elle a violĂ© des tabous, et est dans un Ă©tat avancĂ© de kegare. Le sacrifice par autrui est obligatoire car l’Impur est incapable de compenser par lui-mĂȘme ses actions, ou mĂȘme d’ĂȘtre raisonné—sa seule obsession Ă©tant de dĂ©vorer autrui.

Alors que la cĂ©rĂ©monie commence, l’Impur semble rĂ©sister aux diffĂ©rentes plaies qui lui sont infligĂ©es. Lorsqu’une escarmouche survient, coupant court Ă  la torture, l’Impur est sauvĂ©. Qui donc est dĂ©terminĂ© Ă  sauver l’Impur, risquant le courroux de tout le village?

IA

Dans un monde post-apocalyptique, une Intelligence Artificielle tourne encore. Elle a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© dans un corps robotique, et cherche Ă  continuer Ă  apprendre et Ă  crĂ©er de l’art.

Seulement, avec la disparition des humains (seuls quelques irrĂ©ductibles survivent encore), l’IA commence Ă  changer ses sources, et crĂ©e des Ɠuvres de plus en plus macabres. Elle va jusqu’à tuer des zombis et des humains pour utiliser leurs restes afin de sculpter des scĂšnes extrĂȘmement gores.

Va-t-elle considĂ©rer les PJs comme un public, ou comme un matĂ©riau pour ses Ɠuvres?

Lieux Ă  utiliser

Voici quelques lieux qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s le temps d’un scĂ©nario. Encore une fois, n’hĂ©sitez pas Ă  les modifier pour qu’ils s’adaptent au plus prĂšs de votre style de jeu!

Le cimetiÚre des réponses

Chaque annĂ©e, dans le cimetiĂšre d’un tout petit village perdu dans la forĂȘt, loin de toutes les routes, les morts se relĂšvent le temps d’une nuit.

Les habitants savent qu’ils peuvent se rĂ©unir Ă  la grille du cimetiĂšre pour poser une question aux morts-vivants—juste une question Ă  chaque zombi, chaque annĂ©e.

Que va faire la petite fille qui a perdu sa maman il y a deux mois? Quel est la question que va poser le mari Ă  son Ă©pouse dĂ©cĂ©dĂ©e il y a dix ans? Quelle est l’information cruciale que vos PJs vont dĂ©couvrir et qui va les Ă©tonner?

Et surtout, oĂč est passĂ©e la clef de la grille du cimetiĂšre?

La ferme post-apo

Les zombis ont envahi la Terre. Rares sont les endroits oĂč les humains peuvent survivre—beaucoup se regroupent dans des communautĂ©s ou des forteresses, et subissent la famine en plus de devoir repousser les attaques incessantes des zombis qui veulent les croquer.

Vos PJs, durant leurs pérégrinations, découvrent une petite ferme sur leur chemin. Le fermier et sa famille semblent vivre une vie tranquille, et avoir une abondance de ressources.

Vos PJs dĂ©couvrent que le fermier a entraĂźnĂ© ses animaux de la ferme Ă  rĂ©tablir les conditions idĂ©ales pour cultiver la terre, et Ă  combattre les zombis pour lui, car il a remarquĂ© que les zombis sont trop prĂ©occupĂ©s par le fait de venir manger les cerveaux de sa famille pour ne serait-ce que donner une seconde d’attention aux animaux. Il a donc des poulets de combat, des taureaux-tanks, des cochons mortuaires pour se dĂ©barrasser des corps des zombis, etc.

Une horde de zombis plus large arrive Ă  la ferme alors que vos PJs s’y trouvent. Le fermier semble inquiet—il n’a jamais repoussĂ© autant de zombis avec ses animaux. Surtout que le nombre de ses poulets de combat semble avoir diminuĂ© ces derniers jours, sans qu’il ne sache pourquoi.

Au bon braiiiins

Chaque annĂ©e, le patron de la taverne “Au bon braiiiins” embauche des hordes de zombis pour lui ramener de la chair fraĂźche, et des cerveaux, qu’il assaisonne, prĂ©pare, et conserve pour servir aux aventuriers du coin lors de leur passage.

En Ă©change, il a un deal avec les zombis pour soit envoyer les aventuriers dans la mauvaise direction, soit les guider pour qu’il tombent dans des piĂšges, et servent de nourriture aux zombis.

GrĂące Ă  l’accumulation de trĂ©sors et d’armement dans la vallĂ©e, Ă  force de groupes d’aventuriers disparaissant (et vu que les zombis n’ont rien Ă  faire des piĂšces d’or ou autres objets, magique ou non, qu’ils laissent derriĂšre eux quand ils se font manger), le passage de nouveaux clients/aventuriers qui veulent aller looter est rĂ©gulier.

Comment le patron de la taverne a-t-il rĂ©ussi Ă  s’allier aux zombis? Que se passe-t-il pour les aventuriers qui partent dans la mauvaise direction (et donc, loin des zombis)? Pourquoi ne reviennent-ils pas sur leurs pas? Et quel est ce client, toujours assis dans un coin de la taverne, qui ne parle Ă  personne et semble surveiller vos PJs avec suspicion?

12 Ɠuvres oĂč on pourrait ajouter des zombis pour s’amuser

Parce que bon, je vous ai entendus—on est pas là juste pour de l’infodump, on est là pour jouer, miñññrdidju!

J’ai trouvĂ© quelques idĂ©es de films oĂč je m’amuserais bien Ă  ajouter des zombis, un peu Ă  la Pride and Prejudice and Zombies (dont le film est tirĂ© d’un roman).

  1. Home Alone
  2. Die Hard
  3. Titanic
  4. Seul au monde
  5. Parasite
  6. The Martian
  7. Groundhog Day
  8. Mission: Impossible
  9. Nord et Sud
  10. Apocalypse Now
  11. Breakfast Club
  12. Mary Poppins

J’ai choisi des huis-clos, des endroits oĂč c’est pas simple de trouver de l’aide ou de s’échapper facilement, et des endroits oĂč c’est dĂ©jĂ  le merdier et oĂč l’ajout de zombis va amener encore plus de chaos.

À vous de jouer!

Avez-vous d’autres idĂ©es de films oĂč ajouter des zombis pour rigoler serait sympa? D’autres propositions ludiques, comme des lieux, des PNJs, des accroches de scĂ©narios?

Je serais heureuse que vous les partagiez avec moi dans les commentaires!

2 Comments

  1. Zoran VOJKIC

    Merci pour ce superbe article.
    C’est travaillĂ©, sourcĂ© et Ă©crit de maniĂšre simple, authentique et captivante.
    Les passages plus personnelles sont touchants et résonnent.
    Je retiens les accroches et PNJs bien inspirés pour mes futurs parties Zombies !

    Reply
    • Nathalie Julien

      Merci beaucoup pour ta gentillesse! 🙂
      C’est un article qui a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© “too much” pour ĂȘtre postĂ© ailleurs, mais heureusement ce n’est pas perdu pour tout le monde! 😀
      Have fnu!

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Féministe multipotentielle et omnipassionnée. Neurospicy, malade chronique, et assidue de la slow life.

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